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samedi 3 janvier 2009

Photos pour le blogue de Gérald


Avec Damien vers 2 ans.













































Mlle Mireault avec un groupe d'élèves à St Lambert. Nous croyions que Hervé est en bas à la droite .





Le séminaire de Joliette qu' Hervé peut voir de la fenêtre de sa résidence.



























Hervé Melançon à 90 ans .

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Reportage de Gérald Pagé sur Hervé Melançon

Dans la vie il faut savoir s'entourer de personnes qui ajoute des côtés positifs à la nôtre.

Je suis super contente que Gérald ait accepté de partager sur le blogue, ses propres re-transcriptions de l'entretien que nous avons eu avec Hervé en octobre dernier.
Malheureusement quelques problèmes techniques font que je suis incapable d'ajouter sur le blogue les photos que Gérald avait inséré sur son écrit. Désolée. Elle seront sur le prochain blogue.

En se partageant les sujets de la conversation, le travail est facilité pour les deux. Nous avons aussi décidé de travailler en collaboration dorénavant. La généalogie des Melançon nous tenant à coeur à tous les deux, nous anticipons une belle aventure pour 2009.......



Mes études
Relaté par Hervé Melançon et retranscrit par Gérald Pagé

»J’ai commencé à aller à l’école à l’âge de 5 ans à Saint-Côme. Mlle Mireault était notre institutrice à cette époque. A cette période j’étais allé à l’école environ 3 mois. Elle est déménagée plus tard en Abitibi elle aussi. Mon père avait obtenu une permission spéciale, pour mon âge, parce qu’il projetait de déménager en Abitibi l’année suivante soit en 1922. C’était un projet réfléchi. Plusieurs de ses frères y étaient installés : Edmond et Isaïe entre 1907 et 1910 au Témiscamingue et Damien en 1920 en Abitibi..«

Après la mort de son père (31 déc. 1926) sa mère à décidé de retourner à Saint-Côme. » Avec maman on est arrivé en mars ou avril 1927, j’avais 10 ans. J’ai recommencé à aller à l’école, et il était bien convenu avec les religieuses que je devais retourner sans faute à la maison à 4 :00 pm. J’aidais à faire le train de l’écurie, soigner les moutons et les cochons, traire les vaches à lait, allez cherchez l’eau au puit, rentrer le bois de chauffage, etc. «

Sa mère qui était enceinte lorsque son père est décédé, a accouché en mai à Saint-Côme, de Jean-Henri. Malheureusement, les deux étaient mal en point. Jean-Henri est décédé en septembre à l’âge de 4.5 mois et sa mêre Ida, décéda 14 mois plus tard. C’est la grand’mère MrGurren qui a pris charge des orphelins, et qui a alors, convoqué une réunion.

»Ils ont fait une réunion de parentés, les deux familles. Le matin ma grand-mère m’a dit : Hervé je ne suis pas sûr que ce soir on va être tous ensemble. On était 5 enfants. Lucie avait 4 ou 5 ans. «

»Du coté des Melançon, ceux qui étaient disponible étaient les Hétu. Les Melançon était dispersés; mon oncle Edmond, je ne le connaissais pas, je ne penses pas l’avoir déjà rencontré, il restait à Lorrainville. Isaîe était à Fugèreville et Damien était en Abitibi. Les enfants on étaient assis sur le banc. Dans chaque famille il y avait des bancs pour les enfants, et là, on était sur le banc à droite de la porte en entrant. En fait ma grand’mère avait deux maisons, une maison d’été et une maison d’hiver bout-à-bout.«

»Tous les parents étaient là et à ce moment là, ce a quoi j’ai pensé, c’était à la dispersion des Acadiens. Ma grand’mère m’a demandé : »Est-ce que tu veux rester avec grand-maman? Comme j’étais là depuis plusieurs années et que je les aidais sur les travaux de maison et de la ferme, j’ai dit oui, j’étais bien content.«

X
»On a dû me réinscrire à l’école. Je devais faire ma communion solennelle. En Abitibi, j’avais fait l’équivalent peut-être d’une année sur les 3 années que j’ai passées là. Quand on avait une maîtresse d’école, c’était difficile de la garder dans un camp en bois rond, alors on n’allait pas à l’école régulièrement. Heureusement ma mère nous enseignait aussi des choses entre-temps.

La religieuse m’a questionné et a parlé à ma grand’mère en disant : »Je suis bien embêté, je ne sais vraiment pas dans quelle classe le mettre, il ne connaît pas grand chose. Je pense que je vais le mettre en première année». Ma grand’mère lui a répondu : »Attention, il a du caractère le petit bonhomme.« Hervé était fâché après la supérieure, il a dit à sa grand’mère : » Je n’irai pas à cette école là, si c’est cette religieuse qui enseigne.
Comme il était d’âge à faire sa grande communion, la supérieure avait dit la même chose au curé. Alors le curé l’a questionné et il a vu qu’il connaissait bien son catéchisme, Hervé à même ajouté, » je peux vous réciter mon catéchisme en commençant par la fin jusqu’au début.« Le curé a alors dit à la supérieure :


» Vous allez le mettre en troisième année, et c’est lui que je veux pour la consécration au Sacré-Cœur.« Dans l’intervalle, ils ont fait une école à la rivière Bull, et je suis allé à cette école durant 3 ans.

»Durant les cours de catéchisme pour la communion solennelle, nous étions une vingtaine à ‘’marcher au catéchisme’’ une fille s’approche de moi, elle était jolie, et je lui ai demandé son nom : Rose-Éva Marion dit-elle. Ah, c’est toi la braillarde qui restait en avant de chez-nous avant qu’on parte pour l’Abitibi. ! elle à répondue : Ah peut-être oui. Ce n’était pas très poli de ma part. La journée qu’on devait faire notre grande communion, je l’ai rencontré dans le passage du presbytère, elle était bien habillée et bien mise et je l’ai prise par les épaules et je lui ai dit :’’Tu sais, je t’aimerais bien toi! ‘’ J’avais corrigé mon impolitesse, et c’est cette fille que j’ai marié 10 ans plus tard.«



»Quand je suis entré au Séminaire environ 3 ans plus tard vers l’âge de 13 ans, je trouvais les corridors et les classes tellement propres, tranquilles, et comme j’ai toujours été un type religieux, j’étais réellement heureux d’être là.

Ma grand’mère payait 14,50$ par mois au séminaire pour la pension, le reste des
études étaient payés par une fondation de deux chanoines décédés et qui avaient
laissés leurs héritages pour les élèves doués qui en avaient besoins.

»Comme je ne sortais pas les fins de semaine, je m’offrais pour faire visiter les classes aux parents durant les jours de congés. C’était des parents qui venaient pour placer leurs enfants et je leur faisais visiter les facilitées du collège. Ça m’a permis de rencontrer beaucoup de personnes.«

»En jour je suis allé voir le préfet de discipline pour avoir la permission de sortir, je devais être accompagné d’un adulte pour ça. J’avais une cousine, Diane Hétu de chez l’oncle Jules Hétu qui pouvait m’accompagner, et alors j’ai pu avoir la permission de sortir de temps à autres.«

»Mon directeur de conscience était Paul Valois. Je me sentais un peu coupable d’y continuer mes études alors que même si j’aimais la religion, je me sentais de moins en moins fait pour la prêtrise. En début de 4e année , je m’en suis ouvert à mon directeur de conscience. Hervé dit-il, tu vas faire une chose. Tu vas arrêter les classes pour une semaine, et tu vas réfléchir à ce problème seulement. Dans une semaine on en reparle. «

» Cette semaine de réflexion m’a été bien bénéfique. J’étais maintenant certain de ma décision et j’avais même trouvé de nouveaux arguments.«

»Je me demandais comment je vais apprendre à ma grand’mère que j’arrête le séminaire? En arrivant le soir à la maison, ma grand’mère me demande : qu’est ce que tu fais là? Alors je lui ai expliqué et elle a bien compris. Elle a ajouté : »maintenant tu vas devoir travailler pour gagner ta vie, ça adonne bien, j’ai de l’ouvrage pour toi ici.

En parlant du séminaire, Jocelyne demande : ‘’Est-ce que ça été du bon temps pour vous au séminaire? Y a pas eu de mauvaises expériences comme on entend parler? «
---»Non, je sais qu’il y en avait, on était au courant de certaines choses qui arrivaient, mais moi j’étais loin de tout ça !«

On était alors dans son appartement du manoir Les Tourelles après un bon dîner au Château Joliette, ou cousin Hervé nous avait invité Jocelyne et moi. Tendant le bras gauche vers la fenêtre, il ajoute : « Je vois mon vieux séminaire de ma fenêtre. C’est là que j’ai appris à être peut-être quelqu’un, ce que je suis. Je leur dois beaucoup à eux parce quand je suis arrivé ici moi au séminaire, à 13 ans, j’avais 2 années de scolarité en Abitibi. Ça fait que c’était maman qui nous montrait la balance à la maison, à travers les accouchements annuels. Il y en avait toujours un qui arrivait au monde à tous les ans parce qu’on a été 9 chez nous. Pis maman est décédée à 39 ans, j’avais 12 ans. Ça fait qu’y avait pas grand temps de perdu. C’était un peu pareil dans vos propres familles je présume, aussi comme chez vous…«

Son fils Serge, mentionnait : ‘’Quand mon père parlait du séminaire de Joliette, il n’était plus le même homme, et je me suis dit : c’est parce qu’il y a été heureux. Lorsqu’il est venu le temps pour moi de choisir mon lieu d’étude, c’est au séminaire de Joliette que j’ai insisté pour aller.«



Je lui ai demandé quel travail il faisait pour la compagnie. »Comptable et commis de bureau. Quand j’ai sorti du séminaire de Joliette, j’avais appris beaucoup de choses qui me servent encore aujourd’hui, même à l’âge ou je suis rendu, mais je n’avais rien d’ouvert en avant de moi. Lorsque tu arrives en rhétorique, il y a un choix à faire à ce moment là. Il faut que tu fasses un baccalauréat, c’est là que tu décides de ta carrière. Vas-tu en droit, en génie ou n’importe quoi. Je n’ai pas été capable de le faire parce que je n’avais pas d’argent.«

»Après que j’ai été marié, ma femme avait pris son cours en anglais à Rawdon. Elle est assez bonne ma femme, mais elle n’a pas enseigner pour aider à ses parents qui avaient un magasin. Alors j’ai décidé de prendre un cours avec ICS, Bookeeping & business forms, par correspondance pendant 6 ans. Même si je voyageais pour mon travail, le soir j’étudiais jusqu'à minuit ou une heure et quand j’avais fini de remplir mon cahier, je le mallais ou j’étais et je l’envoyais. J’ai eu ma licence de teneur de livre, mon CA comme il l’appelait. Je n’ai pas pu me rendre là, et d’ailleurs ça ne m’aurait rien donné, parce que quand on travaille pour une compagnie, comme vous savez, ils ont leur propres comptabilité à eux, adapté au système général et tout. Ils différent d’une compagnie à l’autre. Quand j’ai commencé avec Consol, on utilisait des lettres, a, b. c, d, etc.. et avec d’autres c’était avec des chiffres 1, 2, 3, 4 etc..«

»Moi mon expérience de bûcheron et de travailleur en forêt, et d’avoir travaillé sur des fermes, m’a beaucoup aidé à travailler pour cette compagnie là, c’est pour ça que je suis devenu un surveillant itinérant.«

On devait passer près de la rivière, de retour du dîner à l’hôtel, ou cousin Hervé nous avait invité Jocelyne et moi, et il me disait ces choses en retournant chez lui en auto : »Vous êtes trop jeune pour avoir entendu parler d’Antonio Barrette, ex premier ministre, il était mécanicien ici dans la dalle pour la Mac Loud.«

»Je disais tantôt à cousine (Jocelyne) que le livre que vous m’aviez donné de la généalogie des Melançon (Gérald), je ne l’ai plus en ma possession. Je l’ai passé à mon petit fils qui a pris la relève. Il est à Québec actuellement et je lui ai donné l’an passé. J’étais abonné à la Soc. de généalogie de Joliette et je lui ai passé mon abonnement pour qu’il soit au courant des choses et je lui ai donné votre nom. Si jamais il y a un Melançon qui vous appelle, Hugues Melançon, c’est mon petit fils.«

Puis, un peu plus loin, il nous mentionne : »Certains parents de mon épouse demeuraient ici, c’est un coin qui m’est très très familier depuis mon enfance, même si je ne vois plus très bien. Et surtout depuis mes années de séminaires à Joliette, et c’est pourquoi je veux y demeurer. «


Gérald Pagé
Nov. 2008 V.1
D’après l’enregistrement d’Hervé Melançon, 28 oct. 2008.
gerald.page@videotron.ca