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samedi 22 août 2009

Deux jours de retrouvailles à St Côme.

Retrouvailles à Saint-Côme.

La fin de semaine du 29-30 mai 2009, des Melançon se réunirent dans cette petite paroisse où avait vécu leur ancêtre Séraphin Melançon.

L’automne dernier lors de notre visite, (Gérald Pagé et moi) avec le cousin Hervé, j’avais exprimé le désir d’aller avec Hervé à Saint Côme. Gérald m’avait dit qu’il était partant et qu’il s’offrait de nous conduire.

On avait fixé cette visite au printemps, si la santé de cousin Hervé le permettrait.

L’hiver fut difficile pour lui et il nous a fait quelques peurs avec sa santé chancelante par bouts. Je revenais à la charge à chaque appel lui rappelant notre promesse de l’amener à Saint –Côme quand il irait bien.

Les circonstances ont fait que c’est Gérald qui, au retour de son voyage au Mexique, fut diagnostiqué d’un cancer virulent. Il décéda 6 semaines plus tard me laissant sous le choc et dorénavant seule pour réaliser le projet.

Je décidai d’aller de l’avant quand même vu l’état maintenant stable de la santé d’Hervé.  On fixa une date; fin mai. Ma sœur  Michèle accepta de nous conduire et Jacinthe  une autre de mes jeunes sœurs nous accompagna.

 

Cousin Hervé me rappelait que nous aurions besoin « de plus qu’une journée » pour tout faire. Je compris qu’il voulait voir les cousines Cécile et Georgette Hétu, et une nièce Nicole , visiter Mr Marcel McCabe, voir la maison de notre ancêtre Séraphin, l’église, visite au  cimetière etc, etc…

On vérifia les horaires de tous et toutes et ce fut décider que nous serions là pour deux jours. Hervé fit les réservations avec empressement.

Il décida aussi de convier ces personnes à un repas après la messe du dimanche. 6 personnes étaient ses invités. 7 avec lui.

Comment en sommes nous arrivés que le fameux dimanche en question sa facture pour le diner fut beaucoup plus importante ?  En effet, finalement, 19 membres du clan Melançon remplirent la moitié du restaurant de son cousin. Un bon groupe de gais lurons qui faisaient connaissance ou renouait  avec des parents qu’ils n’avaient  vus depuis longtemps.

 

Je crois que le vent a tourné quand, en parlant avec Lucie, la sœur d’Hervé je lui avais dis que c’était bien dommage qu’elle ne soit pas présente elle aussi. Je savais bien que Chicoutimi ce n’est pas à la porte, et qu’à 85 ans  les voyages sont pas mal moins tentants, mais je trouvais ça bien triste qu’elle ne puisse retourner sur les lieux de son enfance avec son grand -frère. J’ai donc «  poussé un peu » lui suggérant de demander à Robert, son fils nouvellement retraité, de l’amener.

 

Quelle joie ce fut pour moi et Hervé d’apprendre quelques jours plus tard que, oui, elle y serait avec Robert et Gaétane, sa conjointe. 3 personnes de plus à la table !!!

Si Lucie venait de Chicoutimi, Georgette l’autre sœur d’Hervé, ne manquerait pas le bateau certain. Elle y serait elle aussi malgré une récente fracture à la hanche et ses 83 ans.

Elle apparut avec 3 membres de sa famille, son fils Robert, sa fille Linda le mari de celle-ci Claude . 4 personnes de plus à la table. Total 14

Le nombre augmenta encore quand les 3 neveux et nièces (enfants de Bernard Melançon) s’ajoutèrent avec leurs conjoints. Nous étions maintenant 19 !!!!

Quelle grande grande joie pour le cousin Hervé.  Il avait du annuler ces réunions de famille annuelles il y a quelques années et il se réjouissait de ce rassemblement impromptu.

 

Le voir agir durant ces deux jours  nous n’aurions jamais deviné qu’il avait 93 ans. Revoir tout son monde sur les lieux de son enfance le rajeunissait et lui donnait des ailes.

Il allait d’une place à l’autre comme s’il marchait sur des nuages. Alors que nous le cherchions dimanche matin, nous l’avons trouvé mangeant son déjeuner au restaurant ou il s’était dirigé seul malgré sa vue bien diminuée.

 

Des fins de semaine de la sorte ne sont pas sans être très émouvantes pour les personnes concernées. Revoir les lieux de son enfance et ne plus les reconnaître, être à l’endroit maintenant désert de la maison ou l’on a grandit, la visite au cimetière à chercher les noms de nos chers disparus et  l’église pleine de souvenirs tristes et heureux. Heureusement que la présence de ceux encore de ce monde contre balance avec la nostalgie du passé.

 

Nous les cousins de la onzième génération dont je fais partie, avons vécu avec beaucoup d’émotion cette merveilleuse fin de semaine de retrouvailles Melançon.  Connaître enfin les cousins de l’autre génération  qui avant nous ont vécu une vie de durs labeurs et de sacrifices fut tout une grande révélation

 

À Hervé.Lucie et Georgette nous voulons dire toute notre admiration. La vie ne fut pas facile pour eux.  Ils sont demeurés malgré tout des personnes pleines de joies de vivre et d’optimisme.

 

Une inspiration pour toutes les futures générations de Melançon.

 

Avec toute notre gratitude

 

Jocelyne et …les autres Melançon, à Henri, à Isaie, à Damien, à Bernard, à Anna,

 

 

 

mardi 7 avril 2009

Le trop court voyage.

 

Depuis toujours, mes écrits sont rattachés à des dates importantes;  anniversaires,  premier de l’An, ouverture des Jeux Olympiques  ou autres. Aujourd’hui n'est pas exception. Au moment où j’écris ces lignes, parents et amis sont réunis à l’église de Fabreville pour les funérailles de Gérald Pagé.

Une bien triste journée que je partage  en pensée avec eux.

 

J’avais su depuis longtemps que Gérald était le frère de tante Huguette, mariée à oncle Robert Melancon.  On m’avait aussi dit qu’il était intéressé dans la généalogie. Je croyais que le fait qu’il était de parenté avec oncle Robert était la raison de son intérêt pour l’histoire de notre famille.

 

 

Notre projet à mon mari et moi d’aller en Nouvelle Écosse en 2008 fut le déclenchement de ma recherche active  de l’histoire de notre famille. Je voulais mettre les pieds où nos ancêtres Melançon  s’établirent

à leur arrivée au Canada;  Port- Royal .

 

J’avais décidé de le  contacter et de lui faire part de mon adresse de blogue  sur les découvertes de notre voyage.

 

Ce qui en suivit fut certainement  une des plus belles et enrichissantes  aventures de ma vie. Une communication et complicité  quotidienne entre lui et moi s’établit très rapidement. S’ensuivirent de nombreux courriels  ou  nous échangions nos découvertes et d’innombrables photos trouvées  chez d’autres membres de la famille. L’enthousiasme débordait de partout entre nous deux. On avançait beaucoup dans nos recherches.

 

Avec son expérience de longues années dans la généalogie il m’apportait  beaucoup à moi la débutante.  Son expertise à restaurer les vieilles photos endommagées  fut mise à l’épreuve très rapidement et l’occupèrent pendant de longues heures.  Je l’inondais de courriels incluant ces vieilles photos bien souvent en piteux états. Il était très méticuleux, voulant écrire sur chaque photo les dates de naissance, décès, lieu et année de la prise des photos. Grâce à lui, notre famille aura  tous ces détails auxquels je n’avais pas pensé. Je me rends compte aujourd’hui comment ils sont absolument essentiels en généalogie. Nous lui en seront éternellement reconnaissants.

 

Nous avons découvert un autre commun intérêt; Hervé Melançon.  Il me dit l’avoir déjà rencontré il y a quelques années et avoir été charmé par ce cousin  de 92 ans. J’avais moi-même eu cette même impression  après quelques conversations téléphoniques avec le cousin Hervé.

 

Nous rendant compte qu'Hervé était le seul qui pouvait encore nous relater des souvenirs des grands-parents Séraphin Melançon, nous avions décidé d’un commun accord d’aller ensemble le rencontrer. Gérald et moi  nous nous sommes donc  procurés chacun  un enregistreur vocal. Deux valaient mieux qu’un pour nous assurer  que nous ne manquerions rien des précieux souvenirs d'Hervé.

 

Nous avions décidé d’une date et  endroit de rendez vous et comme prévu Gérald s’amena  pour me chercher. Sans l’avoir jamais rencontré, j’ai tout de suite su que c’était lui. Il ressemblait tellement à tante Huguette. Le souvenir d’elle et de son décès encore récent me bouleversa quelques peu.

 

Je me sentis  tout à fait à l’aise avec lui  et après avoir arrêté chercher un café pour la route, nous avons pris la direction pour Joliette. Deux journalistes en herbe avec nos petits machins électroniques et nos questions.

Gérald avait apporté sa mallette et me demanda de regarder certains documents et photos. Voyant tous ces papiers et photos Melançon, je me décidai à lui demander pourquoi tant d’intérêt à « notre famille »? Je me souviendrai toujours de sa réponse; « Jocelyne, ton histoire c’est aussi la mienne, mon grand-père et ton grand-père étaient frères » !!!!  Oh mon Dieu!!!!! Je tombais des nues…

J’avais pourtant bien appris il y a très très longtemps que tante Huguette et oncle Robert avaient un certain degré de parenté entre eux.  Dans mon enthousiasme « généalogique. » Je n’avais pas encore fait le lien familial.  Je dois vous avouer que je me trouvais un peu ridicule.

Je ne savais plus si je devais pleurer ou rire, J’étais bien assise aux côtés de « mon » cousin et nous allions voir ensemble «  notre  cousin »  le plus âgé ! La journée commençait de façon inattendue et superbe !

 

Notre cousin nous attendait  à la porte  de son appartement avec une joie non dissimulée tellement heureux il était «  d’avoir de la visite » Cousin Hervé est très volubile, surtout quand il est content  et nous sommes empressés de sortir nos petits enregistreurs pour ne rien manquer.

En route pour le restaurant, il fallut les sortir de nouveau.  En passant devant le séminaire, Hervé se mit à raconter  sa vie d’étudiant, alors  je sortis mon enregistreur pour le placer tout juste  à coté de son visage. Gérald décida d’en faire autant, et tout en conduisant, il réussit à le sortir de sa poche, le mettre en marche  en le tenant à même le volant, pour lui aussi ne  rien manquer…..

 

Ce fut l’histoire du reste de l’après-midi…Hervé parlait, parlait, expliquait certaines photos, relatait des moments importants de sa vie, de celle de nos arrières grands-parents. Gérald et moi  écoutions

religieusement presque de peur d’interrompre le flot de souvenirs avec nos questions. Gérald était plus discret que moi.  Je me reprochais parfois de le devancer et  de  peut-être démontrer trop d’enthousiasme avec mes questions. La loupe à piles d’Hervé étant défectueuse, Gérald réussit à  la faire fonctionner  et Hervé à son grand soulagement fut en mesure  d’identifier  certaines personnes sur les photos.

Si Hervé fut pour quelques jours émotionnellement vidé après cette rencontre, Gérald et moi  étions absolument abasourdis par tout ce que nous avions découvert. Retranscrire 5 heures de souvenirs sur papier s’avérait pour moi une tâche monumentale et j’offris à Gérald d’en prendre une partie et de continuer à écrire ses découvertes sur le blogue de généalogie que j’avais déjà. Il était heureux de mon offre et m’avoua qu’il avait pensé  me le demander.  Tout arrivait à temps et ça me donnait du vent dans les voiles. Je trouvais cette association idéale.

 

Gérald avait rapporté quelques pages de photos chez lui pour les numériser et il les rapporta à Hervé juste avant Noel. Ils sortirent manger au restaurant et cette visite  combla Hervé encore une fois.

 

Gérald s’empressa  de numériser et d’identifier les photos et de me les transférer durant le temps des Fêtes. «  Je veux finaliser ça avant notre  voyage au Mexique » qu’il m’avait écrit.

 

Puis, le 17 février son courriel ;

Allo Jocelyne.

Eh oui, la nouvelle m'est tombée dessus en fin de semaine comme une tonne de briques ! ……….

Et le 2 mars

 

Bonjour à tous,

 

Un petit message pour vous informés que j'entre à l'Hopital Sacré-Coeur de Cartier ville après 18:00 ce soir

 

 

Bye

 

Je suis heureuse d’avoir eu le courage et la force de lui téléphoner il y a 3 semaines. La  conversation  fut difficile, les vrais mots à moitié prononcés et ravalés d’une part ou de l’autre.

 

Elle fut beaucoup trop brève cette belle aventure de  mes débuts en généalogie, avec Gérald. Je suppose qu’il y avait déjà un plan quelques parts dans l’univers pour   que nous nous rencontrions  et qu’ensemble nous puissions accomplir autant en si peu de temps.

Son nom restera à jamais gravé sur les photos numérisées et restaurées qui seront publiées  dans la généalogie  des Melançon .

 

Gérald me manquera aussi énormément, comme il manquera à Hervé et à vous tous. Il me reste à remercier la Providence qui l’a placé sur ma route même si  pour un trop court temps. Le souvenir de ce complice dans la recherche de l’histoire de notre famille aura toujours une grande place dans mon cœur.

 

Je penserai souvent à lui aussi dans mon apprentissage de restauration de photos avec  « Paint » le programme qu’il utilisait. Espérant que même d’en haut, il pourra parfois m’inspirer…..

 

 

Merci pour tout Gérald…..

 

Jocelyne,

le 7 avril 2009

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

samedi 3 janvier 2009

Photos pour le blogue de Gérald


Avec Damien vers 2 ans.













































Mlle Mireault avec un groupe d'élèves à St Lambert. Nous croyions que Hervé est en bas à la droite .





Le séminaire de Joliette qu' Hervé peut voir de la fenêtre de sa résidence.



























Hervé Melançon à 90 ans .

Posted by Picasa

Reportage de Gérald Pagé sur Hervé Melançon

Dans la vie il faut savoir s'entourer de personnes qui ajoute des côtés positifs à la nôtre.

Je suis super contente que Gérald ait accepté de partager sur le blogue, ses propres re-transcriptions de l'entretien que nous avons eu avec Hervé en octobre dernier.
Malheureusement quelques problèmes techniques font que je suis incapable d'ajouter sur le blogue les photos que Gérald avait inséré sur son écrit. Désolée. Elle seront sur le prochain blogue.

En se partageant les sujets de la conversation, le travail est facilité pour les deux. Nous avons aussi décidé de travailler en collaboration dorénavant. La généalogie des Melançon nous tenant à coeur à tous les deux, nous anticipons une belle aventure pour 2009.......



Mes études
Relaté par Hervé Melançon et retranscrit par Gérald Pagé

»J’ai commencé à aller à l’école à l’âge de 5 ans à Saint-Côme. Mlle Mireault était notre institutrice à cette époque. A cette période j’étais allé à l’école environ 3 mois. Elle est déménagée plus tard en Abitibi elle aussi. Mon père avait obtenu une permission spéciale, pour mon âge, parce qu’il projetait de déménager en Abitibi l’année suivante soit en 1922. C’était un projet réfléchi. Plusieurs de ses frères y étaient installés : Edmond et Isaïe entre 1907 et 1910 au Témiscamingue et Damien en 1920 en Abitibi..«

Après la mort de son père (31 déc. 1926) sa mère à décidé de retourner à Saint-Côme. » Avec maman on est arrivé en mars ou avril 1927, j’avais 10 ans. J’ai recommencé à aller à l’école, et il était bien convenu avec les religieuses que je devais retourner sans faute à la maison à 4 :00 pm. J’aidais à faire le train de l’écurie, soigner les moutons et les cochons, traire les vaches à lait, allez cherchez l’eau au puit, rentrer le bois de chauffage, etc. «

Sa mère qui était enceinte lorsque son père est décédé, a accouché en mai à Saint-Côme, de Jean-Henri. Malheureusement, les deux étaient mal en point. Jean-Henri est décédé en septembre à l’âge de 4.5 mois et sa mêre Ida, décéda 14 mois plus tard. C’est la grand’mère MrGurren qui a pris charge des orphelins, et qui a alors, convoqué une réunion.

»Ils ont fait une réunion de parentés, les deux familles. Le matin ma grand-mère m’a dit : Hervé je ne suis pas sûr que ce soir on va être tous ensemble. On était 5 enfants. Lucie avait 4 ou 5 ans. «

»Du coté des Melançon, ceux qui étaient disponible étaient les Hétu. Les Melançon était dispersés; mon oncle Edmond, je ne le connaissais pas, je ne penses pas l’avoir déjà rencontré, il restait à Lorrainville. Isaîe était à Fugèreville et Damien était en Abitibi. Les enfants on étaient assis sur le banc. Dans chaque famille il y avait des bancs pour les enfants, et là, on était sur le banc à droite de la porte en entrant. En fait ma grand’mère avait deux maisons, une maison d’été et une maison d’hiver bout-à-bout.«

»Tous les parents étaient là et à ce moment là, ce a quoi j’ai pensé, c’était à la dispersion des Acadiens. Ma grand’mère m’a demandé : »Est-ce que tu veux rester avec grand-maman? Comme j’étais là depuis plusieurs années et que je les aidais sur les travaux de maison et de la ferme, j’ai dit oui, j’étais bien content.«

X
»On a dû me réinscrire à l’école. Je devais faire ma communion solennelle. En Abitibi, j’avais fait l’équivalent peut-être d’une année sur les 3 années que j’ai passées là. Quand on avait une maîtresse d’école, c’était difficile de la garder dans un camp en bois rond, alors on n’allait pas à l’école régulièrement. Heureusement ma mère nous enseignait aussi des choses entre-temps.

La religieuse m’a questionné et a parlé à ma grand’mère en disant : »Je suis bien embêté, je ne sais vraiment pas dans quelle classe le mettre, il ne connaît pas grand chose. Je pense que je vais le mettre en première année». Ma grand’mère lui a répondu : »Attention, il a du caractère le petit bonhomme.« Hervé était fâché après la supérieure, il a dit à sa grand’mère : » Je n’irai pas à cette école là, si c’est cette religieuse qui enseigne.
Comme il était d’âge à faire sa grande communion, la supérieure avait dit la même chose au curé. Alors le curé l’a questionné et il a vu qu’il connaissait bien son catéchisme, Hervé à même ajouté, » je peux vous réciter mon catéchisme en commençant par la fin jusqu’au début.« Le curé a alors dit à la supérieure :


» Vous allez le mettre en troisième année, et c’est lui que je veux pour la consécration au Sacré-Cœur.« Dans l’intervalle, ils ont fait une école à la rivière Bull, et je suis allé à cette école durant 3 ans.

»Durant les cours de catéchisme pour la communion solennelle, nous étions une vingtaine à ‘’marcher au catéchisme’’ une fille s’approche de moi, elle était jolie, et je lui ai demandé son nom : Rose-Éva Marion dit-elle. Ah, c’est toi la braillarde qui restait en avant de chez-nous avant qu’on parte pour l’Abitibi. ! elle à répondue : Ah peut-être oui. Ce n’était pas très poli de ma part. La journée qu’on devait faire notre grande communion, je l’ai rencontré dans le passage du presbytère, elle était bien habillée et bien mise et je l’ai prise par les épaules et je lui ai dit :’’Tu sais, je t’aimerais bien toi! ‘’ J’avais corrigé mon impolitesse, et c’est cette fille que j’ai marié 10 ans plus tard.«



»Quand je suis entré au Séminaire environ 3 ans plus tard vers l’âge de 13 ans, je trouvais les corridors et les classes tellement propres, tranquilles, et comme j’ai toujours été un type religieux, j’étais réellement heureux d’être là.

Ma grand’mère payait 14,50$ par mois au séminaire pour la pension, le reste des
études étaient payés par une fondation de deux chanoines décédés et qui avaient
laissés leurs héritages pour les élèves doués qui en avaient besoins.

»Comme je ne sortais pas les fins de semaine, je m’offrais pour faire visiter les classes aux parents durant les jours de congés. C’était des parents qui venaient pour placer leurs enfants et je leur faisais visiter les facilitées du collège. Ça m’a permis de rencontrer beaucoup de personnes.«

»En jour je suis allé voir le préfet de discipline pour avoir la permission de sortir, je devais être accompagné d’un adulte pour ça. J’avais une cousine, Diane Hétu de chez l’oncle Jules Hétu qui pouvait m’accompagner, et alors j’ai pu avoir la permission de sortir de temps à autres.«

»Mon directeur de conscience était Paul Valois. Je me sentais un peu coupable d’y continuer mes études alors que même si j’aimais la religion, je me sentais de moins en moins fait pour la prêtrise. En début de 4e année , je m’en suis ouvert à mon directeur de conscience. Hervé dit-il, tu vas faire une chose. Tu vas arrêter les classes pour une semaine, et tu vas réfléchir à ce problème seulement. Dans une semaine on en reparle. «

» Cette semaine de réflexion m’a été bien bénéfique. J’étais maintenant certain de ma décision et j’avais même trouvé de nouveaux arguments.«

»Je me demandais comment je vais apprendre à ma grand’mère que j’arrête le séminaire? En arrivant le soir à la maison, ma grand’mère me demande : qu’est ce que tu fais là? Alors je lui ai expliqué et elle a bien compris. Elle a ajouté : »maintenant tu vas devoir travailler pour gagner ta vie, ça adonne bien, j’ai de l’ouvrage pour toi ici.

En parlant du séminaire, Jocelyne demande : ‘’Est-ce que ça été du bon temps pour vous au séminaire? Y a pas eu de mauvaises expériences comme on entend parler? «
---»Non, je sais qu’il y en avait, on était au courant de certaines choses qui arrivaient, mais moi j’étais loin de tout ça !«

On était alors dans son appartement du manoir Les Tourelles après un bon dîner au Château Joliette, ou cousin Hervé nous avait invité Jocelyne et moi. Tendant le bras gauche vers la fenêtre, il ajoute : « Je vois mon vieux séminaire de ma fenêtre. C’est là que j’ai appris à être peut-être quelqu’un, ce que je suis. Je leur dois beaucoup à eux parce quand je suis arrivé ici moi au séminaire, à 13 ans, j’avais 2 années de scolarité en Abitibi. Ça fait que c’était maman qui nous montrait la balance à la maison, à travers les accouchements annuels. Il y en avait toujours un qui arrivait au monde à tous les ans parce qu’on a été 9 chez nous. Pis maman est décédée à 39 ans, j’avais 12 ans. Ça fait qu’y avait pas grand temps de perdu. C’était un peu pareil dans vos propres familles je présume, aussi comme chez vous…«

Son fils Serge, mentionnait : ‘’Quand mon père parlait du séminaire de Joliette, il n’était plus le même homme, et je me suis dit : c’est parce qu’il y a été heureux. Lorsqu’il est venu le temps pour moi de choisir mon lieu d’étude, c’est au séminaire de Joliette que j’ai insisté pour aller.«



Je lui ai demandé quel travail il faisait pour la compagnie. »Comptable et commis de bureau. Quand j’ai sorti du séminaire de Joliette, j’avais appris beaucoup de choses qui me servent encore aujourd’hui, même à l’âge ou je suis rendu, mais je n’avais rien d’ouvert en avant de moi. Lorsque tu arrives en rhétorique, il y a un choix à faire à ce moment là. Il faut que tu fasses un baccalauréat, c’est là que tu décides de ta carrière. Vas-tu en droit, en génie ou n’importe quoi. Je n’ai pas été capable de le faire parce que je n’avais pas d’argent.«

»Après que j’ai été marié, ma femme avait pris son cours en anglais à Rawdon. Elle est assez bonne ma femme, mais elle n’a pas enseigner pour aider à ses parents qui avaient un magasin. Alors j’ai décidé de prendre un cours avec ICS, Bookeeping & business forms, par correspondance pendant 6 ans. Même si je voyageais pour mon travail, le soir j’étudiais jusqu'à minuit ou une heure et quand j’avais fini de remplir mon cahier, je le mallais ou j’étais et je l’envoyais. J’ai eu ma licence de teneur de livre, mon CA comme il l’appelait. Je n’ai pas pu me rendre là, et d’ailleurs ça ne m’aurait rien donné, parce que quand on travaille pour une compagnie, comme vous savez, ils ont leur propres comptabilité à eux, adapté au système général et tout. Ils différent d’une compagnie à l’autre. Quand j’ai commencé avec Consol, on utilisait des lettres, a, b. c, d, etc.. et avec d’autres c’était avec des chiffres 1, 2, 3, 4 etc..«

»Moi mon expérience de bûcheron et de travailleur en forêt, et d’avoir travaillé sur des fermes, m’a beaucoup aidé à travailler pour cette compagnie là, c’est pour ça que je suis devenu un surveillant itinérant.«

On devait passer près de la rivière, de retour du dîner à l’hôtel, ou cousin Hervé nous avait invité Jocelyne et moi, et il me disait ces choses en retournant chez lui en auto : »Vous êtes trop jeune pour avoir entendu parler d’Antonio Barrette, ex premier ministre, il était mécanicien ici dans la dalle pour la Mac Loud.«

»Je disais tantôt à cousine (Jocelyne) que le livre que vous m’aviez donné de la généalogie des Melançon (Gérald), je ne l’ai plus en ma possession. Je l’ai passé à mon petit fils qui a pris la relève. Il est à Québec actuellement et je lui ai donné l’an passé. J’étais abonné à la Soc. de généalogie de Joliette et je lui ai passé mon abonnement pour qu’il soit au courant des choses et je lui ai donné votre nom. Si jamais il y a un Melançon qui vous appelle, Hugues Melançon, c’est mon petit fils.«

Puis, un peu plus loin, il nous mentionne : »Certains parents de mon épouse demeuraient ici, c’est un coin qui m’est très très familier depuis mon enfance, même si je ne vois plus très bien. Et surtout depuis mes années de séminaires à Joliette, et c’est pourquoi je veux y demeurer. «


Gérald Pagé
Nov. 2008 V.1
D’après l’enregistrement d’Hervé Melançon, 28 oct. 2008.
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