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lundi 26 septembre 2011

Hommage à mon grand-père ,Hervé Melançon

Bonjour à tous,

Mon nom est Simon Lapierre. Je suis un des deux petit-fils de Monsieur Melançon. Je suis le fils de Hubert Lapierre, qui et ici aujourd’hui, et de Diane Melançon, la soeur de Serge, que plusieurs d’entre vous avez connue. Elle est décédée trop tôt il y a déjà 32 ans.

Ça me fait plaisir d’être ici à St-Côme aujourd’hui. Je suis déjà venu à quelques reprises mais c’est la première fois que j’y viens avec mes enfants Mathieu, Maxime, Gabriel et Justine. On va passer un peu temps cet après-midi à suivre les traces de grand-papa, des Melançon, Marion, McGurrin, Mireault, Riopel, etc qui ont marqués tant d’histoires que grand-papa nous a racontées. Et on va revenir dans le futur pour en faire plus.

Quand j’étais plus jeune, avec toutes les histoires que grand-papa Hervé et grand-maman Rose me racontait, je croyais qu’il devait y avoir des millions de personnes à St-Côme!

C’est avec beaucoup de tristesse, mais aussi de soulagement, que j’ai appris la mort de grand-papa lundi matin.

Peu de temps après avoir eu la nouvelle lundi, j’ai quitté le bureau pour rentrer a la maison. Durant l’été je voyage en vélo pour me rendre au travail et à chaque soir je revient par le mont-royal, en passant à travers le cimetière. A chaque passage j’en profite pour dire bonjour aux personnes proches qui y sont. Et lundi, avec un beau soleil de fin d’après-midi, j’ai passé proche du site ou ma mère est enterrée, et j’ai pensé à grand-papa qui venait de mourir quelques heures plus tôt, et je me suis mis à sourire en pensant à leur retrouvailles! Et j’ai roulé comme ça, avec un gros sourire, jusqu’à la maison. Marie-France, mon épouse, s’attendait à me ramasser avec une petite cuiellère mais m’a finalement vu en meilleur état que celui auquel elle s’attendait.

Mais ce n’est pas de mes états d’âmes dont je veut vous parler. Comme témoignage, j’aimerais vous laisser avec quelques bons souvenirs ou de belles image de grand-papa. Il y a beaucoup de choses dont je vais me souvenir durant toute ma vie. En fait, je garderai tellement de bons souvenirs que je sais que je vais en oublier plusieurs en essayant de vous en raconter.

Après ma visite à l’hopital samedi dernier, j’ai parlé à mes enfants de l’état de santé de grand-papa. Je leur ai dit que grand-papa n’en avait plus pour très longtemps, mais qu’il était calme, confortable et bien entouré. En passant un grand merci aux gens des soins palliatifs de l’hôpital de Joliette, en particulier notre petite cousine Huguette Melançon que le hasard nous a permis de rencontrer. J’ai été tellement impressionné par ce que j’ai vu comme soin que je considère maintenant déménager à Joliette pour mes vieux jours!

Farce à part, et de retour avec ma conversation avec les enfant, j’essaie de préparer le terrain, de leur expliquer ce qui se passe du mieux que je peut. Je leur dit - vous savez, grand-papa a eu une très belle et longue vie -

Mathieu, mon plus vieux, qui vient d’avoir 11 ans, m’interrompt tout de suite. Ben voyons donc papa, grand-papa y’a pas eu une vie facile, y’est parti en Abitibi quand il était tout petit, il a vécu dans des conditions super difficiles, son père est mort là-bas, il est revenu avec sa mère, ses soeurs et son frère pour perdre sa mère pas longtemps après, sa famille a été séparée, il a travaillé fort dans le bois, loin de ses enfants, pendant une grande partie de sa vie, et toi, tu dis qu’il a eu une belle vie...

On a conclut ensemble qu’effectivement, ça ne s’était pas très bien commençé pour grand-papa mais qu’il avait quand même réussit à surmonter tous les obstacles qui se sont présentés dans sa vie et qu’il avait réussit à avoir aussi beaucoup de succès et de bonheur dans sa vie de tous les jours.

Le point que je veux illustrer avec cette histoire est comment grand-papa a pu avoir un impact marqué jusqu’à ses arrières petits-enfants, qui ont eu une chance incroyable de connaître quelqu’un comme lui. C’est toute une connection que grand-papa a réussit à établir avec ses arrières petits-enfants pour que qu’ils se rappellent de tout ça.

Grand-papa a toujours été très présent dans nos vies.

A chaque fête, à chaque anniversaire, je me faisais toujours surprendre par une belle carte qui arrivait par la poste quelques jours avant l`événement. Il n’en a jamais manqué une. Merci en passant à Laurence qui a beacoup aidé grand-papa dans la dernière année.

J’en profite d’ailleurs pour mentionner à mes enfants que si ils ont un compte bancaire aujourd’hui, c’est en grande partie à cause de grand-papa.

Je me souviens quand j’étais plus jeune d’aller passer des semaines chez grand-papa et grand-maman. C’est chez lui dont j’ai les premiers souvenirs de la visite du père Noël après la messe de minuit. Je me rappelle d’avoir appris à jouer à la pétanque avec grand-papa et de l’avoir suivi dans des tournois en Mauricie. Peut-être que je les dérangeais un peu (et j’ai une meilleure appréciation de ces choses-là maintenant que j’ai quatre jeunes enfants) mais le feeling principal qui me revient est que grand-maman et grand-papa étaient très fiers de leurs enfants et de leurs petits-enfants, et qu’ils avaient le don de me faire sentir apprécié.

J’ai toujours été très impressionné de voir l’engagement de grand-papa face a la religion. Je me souviens de voir grand-papa et grand-maman réciter leur chapellets, en se déplaçant sur leurs genoux d’un bout à l’autre de la maison, après le souper quand je restais avec eux. J’ai été vraiment marqué par son grand engagement religieux. À chaque visite, à chaque appel il me disait comment il pensait à nous, comment il priait pour nous.

Vous auriez du lui voir le visage, ses yeux en particulier, quand Mathieu lui a annonçé qu’il allait faire sa première communion.

Il s’est mis à nous raconter comment sa première communion à lui avait été, 80 et quelques années plus tôt. Il nous racontait comment il avait été le garçon choisi pour faire une lecture, et qu’il avait au même moment rencontré la fille qui avait été choisie pour faire la lecture, nulle autre que Rose-Éva Marion, qui deviendra sa femme, la mère de Serge et de Dianne. Je garde aussi de tendres souvenirs de ma grand maman Rose. Je n’ai pas encore demandé à Mathieu ni à Maxime s’ils ont rencontré une personne aussi spéciale à leur première communion mais disons que cette histoire est dure à battre.

Un autre souvenir que je garderai toujours est la réaction de grand-papa à l’arrivée de notre fille Justine, qui aura bientôt 4 ans. Grand-papa l’a pris dans ses bras et s’est assis avec ellle en la berçant tranquillement. Grand-papa avait les larmes aux yeux tellement il était content de tenir sa petite Justine dans ses bras, et moi aussi ça me met souvent les larmes aux yeux à repenser à tout ça. Tous mes enfants ont eu droit au même acceuil de grand-papa.

Ça m’amène sur un autre point important: l’acceuil de grand-papa. J’en parlais hier avec mon autre soeur Lyna, qui ne peut malheureusement être ici aujourd’hui (elle récupère d’une chirurgie au coude). Elle me disait comment pour elle, qui a rencontré grand-papa dans une situation un peu difficile, comment elle a connu un homme qui débordait d’amour et de générosité. C’est difficile de trouver une meileure description de grand-papa. Débordant de générosité et d’amour, inconditionnel. Ce sont vraiment des traits de grand-papa dont je me souviendrait toujours.

Grand-papa nous a fait connaître l’Abitibie, St-Lambert en particulier ou lui, son frère et ses soeurs ont vécus des moments difficiles. J’y suis allé avec lui et mes parents dans les années 70 mais j’étais trop petit pour comprendre tout ce qui c’était passé là-bas.

Grand-papa nous a aussi aider à connaître notre famille élargie, nos ancêtres et cousins distants. Grand-papa a aussi été un grand rassembleur. Durant les dernières années il organisait une visite annuelle à la cabane à sucre près de Joliette. Il était tellement heureux de voir ses petits-enfants interagir avec la famille de Lucie, de Georgette et de Bernard. On en garde de précieux souvenirs.

Aujourd’hui on doit malheureusment dire adieu à grand-papa Hervé. Ce fut tout un homme, irremplaçable, débordant d’amour et de générosité, qui nous manquera énormément.
Dimanche dernier, avec les enfants, on a eu la chance de passer un peu temps avec lui. On lui a tous dit en lui tenant la main comment on l’aimait et comment il va nous manquer. Nous avons tous été privilégié de connaître quelqu’un comme lui.

Merci.