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vendredi 25 juin 2010

Moment historique et mémorable pour un groupe de Melançon

Moment historique et mémorable pour un groupe de Melançon.

Le 10 juin 2010, fût pour moi le point culmulant de mes recherches et intérêts dans l’histoire de ma famille Melançon. Avec moi, dans mon enthousiasme, j’ai amené des membres de ma grande famille voulant eux aussi profiter de l’unique occasion, de mettre les pieds dans ce qui fût la maison de Séraphin Melançon et d’Élisabeth Mireault entre 1869 et 1924.

Grâce à la grande générosité des propriétaires qui utilisent cette maison comme chalet, mon mari et moi avons eu la chance d’y vivre pendant 6 jours.

Les invitations à profiter de l’occasion pour les retrouvailles furent lancées et acceptées d’emblée. De l’Abitibi, Chicoutimi ,Joliette et des environs de Saint-Côme ils sont venus ces Melançon de souche qui ont aussi des noms comme Hétu, Gaudet, Lafrenière Bonin , Gauthier, Bergeron et Bordeleau . Nous nous sommes retrouvés 22 entassés dans la petite maison en cette journée pluvieuse.

En mai 2009, nous avions examiné l’extérieur de la propriété y compris le ruisseau si agréable à écouter avec son gazouillis relaxant. Cette fois-ci nous étions venus pour voir l’intérieur de la maison et la pluie nous importait peu.

Les photos en noir et blanc aidèrent à retrouver les souvenirs et les quelques heures de ce 10 juin passèrent allègrement.
Le grand intérêt de plusieurs d’entre nous fût d’essayer de trouver où étaient les parties de la maison encore authentiques des années 1900. Le plafond du premier plancher le semble et les larges planches de pin du deuxième plancher furent votées pour être réelles. Elles furent touchées et retouchées comme des reliques !

Il fût décidé (!) par plusieurs et confirmé quelques jours plus tard par mon frère Yoland, que l’escalier n’était pas du début du siècle et que l’escalier original aurait dû être au milieu, face à la porte. La fausse trappe au plafond de la cuisine confirme donc cette supposition.

La journée du 10 fût agrémentée par le fait que nous avions des anniversaires à célébrer. Tante Lucille Bordeleau célébrait le jour même son 78ième, et cousine Georgette Hétu elle célébrerait son 81ième le lendemain. Plus important encore, fut de trouver que dans cette maison, en ce même jour du 10 juin 1881 Elisabeth notre ancêtre donnait naissance à un autre garçon, un autre Joseph, qui comme ses deux frères précédents, aussi nommés Joseph ,n’avaient vécu que quelques mois.

Quelle incroyable coïncidence pour les ainés Melançon présents que cette révélation. De penser que 129 ans plus tard nous avions la chance d’être réunis dans la même maison me donna une très grande satisfaction.

Par ma curiosité, j’avais initié cette aventure sans jamais imaginer où elle me conduirait. J’ai le sentiment d’avoir accompli un exploit important, d’avoir vécu une expérience unique dans ma vie.

Je ne sais pas où je pourrai puiser d’autres informations aussi captivantes sur notre histoire de famille qui pourraient surpasser notre semaine dans cette merveilleuse maison à Saint-Côme.

Je joins à ce blog, les informations que j’ai pu trouver sur la façon dont auraient pu vivre nos ancêtres durant leur vie dans cette maison.

Puissiez-vous y trouver des intérêts de fierté et d’appartenance à notre grande famille de Melançon.

La maison dans les années 1960...

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Séraphin Melançon et Élisabeth Mireault,une vie.

Séraphin Melançon et Elisabeth Mireault.


Un exposé imaginaire de ce qu'aurait pu être leur vie dans la maison à Saint Côme
 

Ce qui m’amène à écrire cet exposé sur la vie de mes ancêtres Séraphin Melançon et Elisabeth Mireault, est la chance inouïe que j’aurai de vivre en juin 2010, quelques jours dans ce qui était leur maison au début de leur vie à deux, en 1869 à Saint Côme.

Mon style d’écriture n’étant pas celui de romancière mais plus près de celui de reporter, c’est de cette façon que j’aborderai cet écrit.

Comme tout bon reporter, je fais face à un dilemme tout de suite au départ.

Mes ancêtres, à ce que je sache, n’ont laissé aucun écrit caché dans les murs ou sous le plancher de leur cuisine. Bien dommage.

Les ainés encore vivants de la famille Melançon n’ont que des souvenirs rudimentaires et fragmentés des quelques rares visites chez leurs grands-parents alors qu’ils étaient en bas âge.

Je suis quand même curieuse et bien décidée de trouver comment les colons de cette période vivaient. La vie de nos défricheurs, qu’ils aient vécu dans le comté de Lanaudière ou de la Beauce, devait à quelques exceptions près, avoir beaucoup de similarités. Dans mes lectures de nombreux livres sur l’histoire du Québec, et sites généalogiques sur Internet, je compte y trouver les informations sur la vie quotidienne que Séraphin et Élisabeth devraient avoir vécu dans cette maison entre 1869 et 1924


Mes recherches sur le mode de vie du temps se basent en premier, autour des dates des naissances et décès des enfants de Séraphin et Élisabeth.

À défaut de commentaires personnels, nous devons imaginer leurs joies et leurs peines à travers les écrits de l’histoire des Québécois que j’aurai dénichés dans mes recherches.

Puissiez-vous trouver dans cet exposé de quoi meubler votre esprit de reconnaissance pour tous ceux qui nous ont précédés pour faire de nous les personnes que nous sommes.



Le mariage de Séraphin et Élisabeth


Dans son livre Les quatre saisons dans la vallée du St Laurent, Jean Provencher rapporte que le dicton populaire vis-à-vis les mariages dans cette région était.

« Mariez vous à votre porte et avec des gens de votre sorte »

Il semble bien que nos ancêtres Séraphin et Élisabeth, comme la majorité des jeunes de ce temps là au Québec, aient accepté d’emblée l’idée du temps.

Ils ont grandi ensemble à St Jacques avant que les parents d’Élisabeth et de Séraphin déménagent à St Côme.

Il semble bien qu’avant leur départ pour St Côme, Élisabeth et sa mère aient été bien actives dans la communauté de St Jacques L’Achigan. On retrouve leurs noms sur la liste des artisanes ayant tissé des ceintures fléchés.

De Séraphin nous ne savons rien à cette époque. Il est bon de présumer qu’il travaillait comme bucheron ou journalier sur les fermes ou celle de son père qui était aussi un fermier.

Leur mariage eut lieu le 12 avril 1869. C’était un lundi, la journée de la semaine la plus populaire pour les mariages. Séraphin avait 23 ans et Élisabeth venait d’avoir 18 ans.

Les mariages et les célébrations duraient au moins deux jours à cette époque. Le dimanche précédant la cérémonie servait pour les préparations à laquelle les voisins se joignaient avec enthousiasme. La journée du mariage le cortège partait de la maison des parents de la mariée pour se rendre à l’église. Après la cérémonie qui avait lieu entre 6 et 8 heures du matin dans ces temps là, les d’invités revenaient vers la maison des parents de celle –ci. On fêtait toute la nuit et le lendemain la fête continuait chez les parents du marié. La troisième journée on peut s’imaginer que la fête continuait mais probablement à moindre intensité, une journée pour se remettre des deux premières et pour être en forme pour la besogne l du lendemain.

Les mois préférés pour les mariages étaient l’hiver ou tôt le printemps. Les saisons de l’été et de l’automne avec les semences et les récoltes étaient le temps de l’année ou les cultivateurs avaient trop à faire pour accommoder les festivités entourant les mariages.

De la tenue de mariage que portaient les mariés je n’ai pu trouver aucuns indices. Il y quelques photos de grands mariages de la bourgeoisie montréalaise mais je doute fort que nos ancêtres aient pu se payer quoi que ce soit de ce luxe là.

La seule photo que nous ayons qui pourrait être leur photo de mariage montre un Séraphin paraissant assez jeune mais Élisabeth semble être beaucoup plus âgée que ses 18 ans lors du mariage.

Les voyages de noces ne semblent pas être dans le vocabulaire des colons du 19 siècle. La condition des routes certainement n’étaient pas propices aux longs voyages.

Puisque la maison fut léguée en 1916 de Séraphin à son fils ainé Urgel, on présume que lui et Élisabeth ont habité la maison du rang 7 du début de leur vie à deux. Le frère d’Élisabeth, Mizael était voisin, et c’est bien connu que les familles pour toutes sortes de raisons aiment rester à proximité les uns des autres.



Les naissances et les décès au rang 7


Comme beaucoup de couples de ces années lointaines, Séraphin et Élisabeth connurent les grandes joies des naissances et grandes peines des décès en bas âges de 4 de leurs 12 enfants.

1870; 15 mois après leur mariage, Séraphin et Élisabeth accueillirent leur premier enfant, un garçon, Joseph né le 17 juillet.

1872; Un deuxième garçon Edmond voit le jour le 26 février mais décède 5 semaines plus tard le 5 avril.

1873; Célina nait le 31 octobre

1875; Urgel nait le 26 avril

1877; Edmond (2) nait le 5 mai

1879; Joseph l’ainé âgé de neuf ans décède le 8 sept

1880; Joseph(2) nait le 15 février et prend le nom de son frère décédé 5 mois plus tôt, il décède le 9 mars.

1881; Joseph(3) nait le 10 juin mais décède le 1 décembre

1883; Isaïe nait le 26 juillet

1885; Anna nait le 20 octobre

1888; Henri nait le 15 juillet

1890; Damien nait le 25 décembre

1893; Albertine nait le 4 mai

Albertine est la 12ième de la famille. 1893 année du 24ième anniversaire de mariage de ses parents.

Célina a 20 ans, Urgel 18 ans, Edmond 16 ans, Isaïe 10 ans, Anna 8 ans, Henri 5 ans, Damien 3 ans.

Les parents ont 47 ans et 42 ans.

À noter que les trois garçons nommés Joseph sont décédés aux âges de 9 ans, 5 mois et six mois.

La vie quotidienne

Après la lecture de la vie quotidienne de nos ancêtres bien mal à nous qui voudrions nous plaindre.


Alors que nous n’avons qu’à aller à l’épicerie ou au centre d’achat pour nous procurer nourriture et vêtements, meubles et autres,

Séraphin et, je dirais même surtout Élisabeth, devaient prendre à l’état brut le matériel et le transformer en meubles, nourriture et vêtements pour la survie de leur famille.

Les enfants adultes d’une même famille, sont souvent regroupés dans le même rang, ce qui est très avantageux pour chacun . L’entraide pour les récoltes, la boucherie, la tonte des moutons, le tissage, la garde des enfants « quand les sauvages passent » sont des avantages à ne pas négliger et qui entretient un esprit uni des familles.

Même les grands-parents qui souvent demeurent chez un de leurs enfants sont très utiles, même s’il ne peuvent plus participer aux durs labeurs de la ferme.

Il n’est pas pour rien que nous ayons vu si souvent dans le passé des illustrations des grand-mères assises sur des chaises berçantes à tricoter. On leur donnait tous les pelotons de laine nouvellement filée et elle se mettait à l’ouvrage, souvent en tricotant tout ce dont la famille avait besoin pour se garder au chaud durant les hivers si froids du nord.

Pour la fabrication des tissus , on se partageait les corvées de tissage et par petits groupes les femmes réussissaient à confectionner assez de toile de lin, flanelle et étoffe du pays pour la couture du linge de la famille. Pour les chaussures, on s’inspirait des amérindiens en confectionnant des mocassins fait de peau d’orignal ou de souliers de cuir de bœufs .

Tenir maison pour Elisabeth tout en prenant soin de ses enfants voulait dire , faire un potager , entreposer dans le caveau les légumes pour l’hiver , faire la cueillette des petits fruits pour en faire des confitures, lever les œufs (qui veut dire aller chercher les oeufs),  faire le pain , faire le savon , faire le lavage du linge à la main, le repassage avec le fer à repasser qu’on chauffe sur le poêle , conserver la viande après la boucherie ,  faire la couture des vêtements pour sa famille ,sans compter les grands ménages du printemps et de l’automne. Ses journées étaient bien remplies.


Avoir en Mélina Lacasse une belle sœur voisine fut sûrement d’un grand réconfort .Les périodes des décès de 4 enfants en bas âges furent sans aucun doute des périodes très difficiles ou le réconfort des proches est apprécié.
Comme cultivateur, Séraphin partageait surement les tâches avec son voisin et beau frère Misael qui était plus âgé et avait donc plus d’expérience comme cultivateur.

Il y avait le bois à couper à l’automne pour chauffer la maison, une fois l’an  il fallait changer les paillasses défraîchies qui servaient de matelas,  faire la traite des vaches, l’entretien des animaux et des bâtiments, faire des meubles pour la maison et pour la famille sans cesse grandissante, la récolte des céréales, la corvée des foins , la boucherie, la pêche derrière la maison pour les repas du soir. Il y avait souvent les corvées inattendues pour aider un voisin dans le besoin. Pour lui aussi le quotidien était chargé de responsabilités et les moments de repos bien appréciés.

La donation  (transcrit textuellement mais parfois certains mots étaient illisibles)

Ci-dessous l’écrit de la donation de la maison de Séraphin Melançon à Urgel Melançon.

Enregistré au long le 24 juin 1916 à 1 heure de l’après midi.

L’an 1916,le 19 juin devant Joseph Goyet notaire pour la province de Québec résidant pratiquant dans le district de Joliette dans la paroisse de St Ambroise de Kildare soussigné et en présence de Mr Hervé Thériault journalier de St-Côme témoin requis à l’effet des présentes impliquant Mr Séraphin Melançon cultivateur de St Côme, Mme Elisabeth Mireault son épouse commune en biens qu’il autorise à l’effet des présentes lesquels par les présentes dont  la donation irrévocable avec les garanties ordinaires de droit à Mr Urgel Melançon leur fils cultivateur lui-même bien présent acceptant donataire à savoir...le lot 23 au huitième rang du dit canton 5 arpents de largeur sur la longueur du dit rang.

2   Les immeubles connus désignés au dit plan(???) ...sous le numéro 22B et 23b du rang 7 du dit canton avec les bâtisses.

3  Tous les effets mobiliers,meubles,meublants et biens en général des donataires se trouvant sur les dits immeubles où ailleurs. Cette donation est faite aux charges ordinaires et droits d’acquitter les dettes actuelles des donateurs. Cette donation est en autre,  faite à la charge par le donataire de nourrir à sa table, loger vêtir et chauffer, éclairer les donateurs, leur procurer le prêtre,le medecin,payer ce dernier,les mener et les ramener de l’église au besoin, leur procurer places de bancs, leur donner la subsistance et pourvoir à tous leurs besoins tant en santé qu’en maladie, les faire inhumer au cas du pré décès du donataire. Dans le cas ou les donateurs ne voudraient pas vivre avec les successeurs et aller vivre ailleurs, alors dans ce cas, i l devrait défrayer aux donateurs les (?)…… au décès du survivant une rente annuelle et pension viagère de cinquante piastres payable à l’avance.

Même dans ce cas les représentants des donataires seront tenus de faire inhumer les donateurs.


Au cas du survivant des donateurs toutes arrérages de la dite rente seront éteint.

(?)……….des présentes le donataire jouira(?)...disposera de ce qu' à titre de propriétaire à compter de ce jour. Don de l’acte fait et passé à St Côme les jours, mois (?)….sous le numéro deux mille neuf cent seize.

Les donateurs  et  donataires ont déclaré ne savoir signer,la donateur et le témoin ont signé avec le notaire , la lecture faite.

Élisabeth Mireault,Hervieu(?) Thériault JF Goyet